(article révisé le 1 juillet 2022 après présentation à Agi’Lille 2022)
S’inspirer des thérapies brèves pour les transformations agiles
L’intention de cette conférence a émergé à la croisée de deux réflexions :
- La lecture du livre très inspirant « Alliance thérapeutique et Thérapies brèves – Le modèle de Bruges » de Luc Isebaert avec Marie-Christine Cabié et Hélène Delluci;
- le constat effectué par des leaders de la communauté agile internationale comme Dan Mezick, Mike Burrows, que l’agilité devient de plus en plus imposée et de moins en moins proposée comme une invitation. Cf. l’article de Dan « Imposition is a topmost problem in the Agile world today » d’octobre 2021 sur LinkedIn.
J’invite ainsi les acteurs des transformations agiles, et plus largement des changements en entreprise, à s’inspirer des thérapies brèves :
- en s’appuyant sur une alliance avec les parties prenantes;
- en adoptant une démarche basée sur la co-expertise.
Cet article présente quelques points-clés de cette conférence…
Une démarche de changement basée sur l’Alliance
Le modèle de Bruges propose le développement de la résilience comme finalité de l’accompagnement.
Résilience: Capacité à développer les forces nécessaires pour affronter les défis de la vie »
Modèle de Bruges
Le modèle de Bruges, issu des thérapies brèves systémiques et contextuelles, se base sur les méta-analyses effectuées sur l’efficacité de différentes thérapies pour mettre au premier plan l‘alliance entre l’accompagnateur et son client. Dans les 40 pages de la post-face du livre, Barry L Duncan démontre que ce qui fait avant toute chose, et bien plus que l’outil et la technique, l’efficacité de l’accompagnement, c’est l’alliance.
Elle se construit à partir de l’accord sur :
- les objectifs exprimés par le client;
- la manière de mener le changement proposée par l’accompagnateur;
- le modèle théorique proposé par l’accompagnateur qui aide, non pas à garantir le changement, mais à CROIRE qu’un changement est possible.
Cette alliance fonde la base d’une relation de co-expertise entre client et accompagnateur :
- L’accompagnant est l’expert pour le modèle théorique et pour le processus d’accompagnement;
- Le client est l’expert pour les objectifs, les choix, les ressources. Il conserve sa liberté de choisir, c’est un positionnement éthique assumé.
La proposition de code d’éthique de l’Agile Alliance invite les agilistes à construire davantage cette co-expertise plutôt que d’imposer des solutions toutes faites :
Je travaillerai avec le client pour comprendre ses besoins
Code d’éthique de l’Agile Alliance
plutôt que d’imposer ma propre solution.
Distinguer les types de relations
Co-construire le changement, ça commence dès la prise de contact, en prenant en compte le type de demande du client qui conditionnera le type de relation que l’accompagnement développera pour nourrir l’alliance.
François Balta a développé la typologie des demandes proposée par le modèle de Bruges, en la rapprochant de celle de Steve de Shazer, pour aboutir enfin à sa propre nomenclature (en rouge sur le schéma ci-dessous). Lors d’un séminaire, Kervin Kuerny a proposé de renommer ces 4 types, les « 4D » (en bleu sur le schéma ci-dessous)…

Vous pouvez retrouver une description de ces types de relation dans deux articles sur ce site :
Le support de la conférence (v3 juillet 2022)
Voir aussi l’article « Du modèle des habitudes à l’intelligence coopérative«
Printemps agile 2022
Le jeudi 12 mai, j’ai présenté cette conférence « le modèle de Ker-Bruges » au Printemps Agile 2022 de Caen.

Quelques réactions des participant(e)s (merci !) :
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