36 solutions !

« Dans la vie, il y a toujours trente-six solutions. »

Guy Ausloos

Dans son remarquable livre « La compétences des familles », Guy Ausloos, thérapeute familiale nous met en garde contre le désir de comprendre pour chercher rapidement une solution au problème vécu par une famille.

« Je pense que notre désir de comprendre, notre désir herméneutique, notre désir de découvrir nous empêchent souvent de laisser les gens se réapproprier leur vécu. Nous sommes tellement attentifs à comprendre que nous ne voyons même pas ce qu’ils sont en train de faire devant nous. 

J’essaie donc de m’abstenir le plus possible de comprendre. Ne vous inquiétez pas, je n’y arrive pas, l’habitude est trop forte. Mais je n’essaie plus de trouver l’hypothèse de compréhension, parce qu’il y a toujours au moins trente-six hypothèses (principe d’équifinalité). 

Dans la vie relationnelle, ce n’est pas comme en mathématiques. En mathématiques, on vous dit : « Il n’y a pas trente-six solutions, c’est ou bien… ou bien… », c’est juste ou c’est faux. 
Dans la vie, il y a toujours trente-six solutions. Il y a donc trente-six hypothèses de compréhension. 

Pourquoi est-ce que je privilégierais ma propre hypothèse, que j’ai construite en fonction de mes cartes de référence du réel pour l’imposer à la famille, plutôt que d’essayer de leur laisser la chance de développer leurs propres hypothèses. Et pour cela, il faut évidemment savoir attendre. Savoir attendre : le temps que le processus se fasse.

Ausloos, Guy. La compétence des familles (French Edition) (pp. 38-39). Eres. Édition du Kindle. 

De la solution à l’arrangement

Je considère que cette approche est également utile pour accompagner d’autres systèmes, par exemple en entreprise où sont confondus difficultés, problèmes techniques ou problématiques …

Les problématiques découlent de la rencontre des polarités du vivant avec le réel du quotidien. Il n’existe pas de « solution » aux tensions entre stabilité et changement, entre individu et collectif, etc. Ces tensions qui traversent les organisations, les collectifs, les individus se manifestent en dilemmes, en difficultés de choix, de décision et ne peuvent au mieux que donner lieu à des « arrangements » comme le partage Ibrahima Fall :

“Pour l’ensemble de ces sujets, il n’y aura pas de « solutions »,
seulement des « arrangements »
car nous ne sommes pas dans le registre des problèmes mathématiques ou techniques
mais dans celui des problèmes « managériaux » qui sont éminemment « politiques »
c’est-à-dire nécessitant de ne pas perdre le sens du tout.”

Ibrahima Fall – Les sempiternels faux problèmes du management

Ces arrangements, nécessaires au réel, ne sont sont que temporaires, la polarité du vivant continuera d’exister, et donc de se manifester, tant que l’organisation vivra.

Tenter de résoudre une problématique, c’est donc tuer le vivant comme l’exprime la formule connue :

« L’opération a réussi, mais le patient est décédé. »

De LA solution vers les 36 hypothèses

Il s’agit donc de s’entraîner à :

  • différencier les types de problème en identifiant notamment ce qui relève des problématiques;
  • passer de l’obsession de LA solution à la curiosité d’imaginer des hypothèses multiples.

Avec Marc Brunet, c’est ce nous proposons dans nos parcours de formation en développant un regard systémique, c-à-d une capacité à explorer et élargir une situation « problème » pour en faire émerger des hypothèses d’expérimentation…


Retrouvez-nous en webinaire de présentation du parcours :

❇️ le 12/12 à 12:30 avec Christophe
https://lnkd.in/dyXnKrNb

✳️ le 18/12 à 19:00 avec Marc
https://lnkd.in/dywu2ehW


Illustration généréé avec l’IA ∙ 2 décembre 2023 à 11:20 AM

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