Design Thinking et Carré Magique Systémique : une même posture !

La primauté de l’empathie

“Le plus difficile dans la démarche c’est de ne pas se précipiter sur la solution…”

Un participant à une formation Design Thinking…

…et en l’entendant, je me suis dit c’est exactement ce que disent aussi les participant(e)s aux formations au Carré Magique Systémique® !

Ces deux démarches se rejoignent sur une posture fondamentale : explorer et élargir le problème avant de chercher la solution.

Empathie et expérience subjective : le même point de départ

Dans le Design Thinking, le processus commence avec l’empathie avec l’usager (ou utilisateur final).
Avant de dessiner le moindre prototype, on plonge dans la situation vécue par les usagers : observer, écouter, comprendre leurs émotions, leurs frustrations, leurs désirs latents. On cherche à habiter leur monde, au lieu de plaquer une solution toute faite à partir de notre expertise.

Dans le Carré Magique Systémique (CMS), la démarche s’ouvre avec le quadrant 1 – Conscience / Expérience subjective.
La personne qui porte la situation est invitée à s’interroger :

que ressent-elle ?
que se dit-elle ?
que fait-elle ou ne fait-elle pas ?
et surtout : en quoi est-ce un problème pour elle ?

L’accompagnant ralentit le rythme, met en lumière les contradictions (entre “je dois”, “j’ai envie”, “j’ai peur”) et aide la personne à entendre ce qui se joue en elle.

Dans les deux cas, le point de départ n’est pas une analyse par un expert extérieur, mais une immersion dans le vécu humain subjectif.

La posture de non-expertise

Ni le designer ni l’accompagnant systémique ne prétendent “savoir mieux que”.

En DT, l’objectif ne consiste pas à vendre une solution, mais à rejoindre l’usager pour élaborer une proposition qui réponde à son besoin;
Avec le CMS, l’intervenant assume qu’il fait partie du système, il ne cherche pas à poser un diagnostic prétendument objectif, mais à ouvrir un espace d’exploration avec les acteurs.

C’est la même humilité car dans la complexité, personne n’a la solution d’avance.

Une similarité de processus

Dans le Design Thinking, l’alternance est claire :

explorer l’expérience des usagers (empathie, définition),
puis expérimenter rapidement par le prototypage et le test.

Le Carré Magique Systémique propose un mouvement analogue :

explorer le vécu subjectif, le contexte, les interactions,
puis, dans le quadrant de la co-responsabilité, oser un petit pas concret pour tester une hypothèse dans la relation ou l’organisation.

Les deux démarches articulent donc ralentir pour comprendre et agir pour éprouver.

Le DT expérimente des solutions visibles, orientées produit ou service.
Le CMS expérimente des options relationnelles et organisationnelles, souvent moins spectaculaires mais tout aussi transformatrices.

Deux formes d’innovation

Dans les deux cas, on sort des solutions habituelles pour créer quelque chose de nouveau.

Design Thinking : Innovation souvent externe – nouveaux produits, services, expériences pour les usagers
CMS : Innovation dans la communication, les interactions – nouvelles façons d’être en relation, nouveaux positionnements, nouvelles manières de faire ensemble.

On pourrait même avancer que le DT produit aussi de l’innovation dans les processus collaboratifs internes (pas seulement produits/services), et que le CMS peut aussi déboucher sur des transformations tangibles d’organisation.

Tableau de synthèse (Cercle doré)

	Design Thinking	Carré Magique Systémique®	Point commun
Intention ?	Répondre aux besoins réels des usagers.	Retrouver de la marge de manœuvre dans les situations complexes.	Refus de la solution plaquée : partir du réel, du vécu, de la complexité.
Processus et posture ?	Parcours en 5 étapes : empathie, définition, idéation, prototypage, test.	Exploration des 4 quadrants : conscience, contexte & acteurs, communication, co-responsabilité.	Démarche structurée, exploratoire, itérative, qui assume l’incertitude. Posture d’explorateur.
Résultats ?	Solutions innovantes, testées avec les usagers.	Options nouvelles, micro-changements co-construits.	Dans les deux cas, ce qui émerge est co-construit, ajustable, et soumis au feedback des acteurs.

En conclusion

Deux intentions différentes, une même philosophie assumant la complexité :
Ce n’est pas en allant plus vite vers la solution qu’on avance,
mais en ralentissant pour écouter ce qui contraint ou empêche et à partir de là, tester ce qui libère.