J’ai été invité par Laurent Sarrazin, comme une vingtaine d’autres personnes, à participer à la troisième édition de Rupture Douce (retrouvez saison 1 et saison 2 sur lulu.com).
Pour permettre à chacun d’avoir sa place, nous sommes limités dans Rupture Douce 3 à 20 000 caractères par chapitre. Ayant dépassé la jauge, j’ai décidé de publier sur ce site les chapitres que je n’ai pas retenus pour le livre. Au menu, six épisodes concernant judo, volley et tennis !
« Kai-Surf ou ce que le sport m’a appris d’Agile »
(vous pouvez retrouver les slides d’une conférence correspondante sur slideshare)
Tennis, un état d’esprit agile/4- Apprendre de ses erreurs
Pour Roger Federer, le tennis est à 70 % une question de mental. Au début de sa carrière, il dominait mal ses émotions et pouvait perdre des matches en se laissant gagner par la colère suscitée par ses erreurs dans le jeu. Il explique qu’un tournant dans sa carrière s’est produit lorsqu’il a accepté les erreurs comme partie intégrante du processus d’apprentissage et d’amélioration.
C’est ce qu’explique ce coach dans l’article « Learning Roger Federer’s Mental Toughness in Tennis » :
« Ce serait une erreur pour un enseignant de dire qu’effectuer la même erreur encore et encore est une bonne chose. C’est pourquoi les erreurs devraient être corrigées aussi tôt que possible. Mais ce n’est pas non plus la pire chose du monde. Il faudrait plutôt les accepter comme partie intégrante de l’apprentissage et de l’amélioration. Développer la bonne attitude devant les erreurs que nous commettons constitue la fondation pour apprendre la solidité mentale au tennis. »
Je peux vous dire que personnellement ce n’est pas gagné ! Cependant, développer la bonne attitude envers les erreurs, c’est également ce que les neurosciences conseillent pour maintenir la capacité d’apprentissage tout au long de la vie. Et c’est aussi une composante essentielle de l’état d’esprit agile : l’échec est accepté comme une option.
Scrum insiste sur l’importance de la transparence entre les parties prenantes. Ce souci de rendre les choses visibles s’applique aux problèmes rencontrés individuellement ainsi qu’aux erreurs commises collectivement. L’agilité encouragera le partage de ces éléments pour permettre à l’équipe d’en discuter et de chercher les moyens de ne plus les reproduire.
L’erreur favorise l’apprentissage, suscite la créativité et l’innovation à trois conditions2 :
- échouer rapidement
- apprendre de son erreur
- ne pas la reproduire
Pour cela, il est nécessaire de mettre en place un cadre favorable :
- Le travail itératif en cycle court permet de se rendre compte rapidement des impasses et des problèmes.
- La réunion de rétrospective est l’occasion pour l’équipe d’inspecter les problèmes et de les transformer en opportunités d’améliorations.
- Structurer la démarche d’amélioration continue par une approche type PDCA permet d’éviter la reproduction des erreurs et de consolider l’apprentissage (se référer à cet article illustrant comment Scrum peut-être considéré comme une mise en œuvre du PDCA).
Leçon : Comme Roger Federer, acceptons l’idée que les erreurs font partie intégrante du processus d’apprentissage et d’amélioration.
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