“Il y a, le temps y est favorable, de plus en plus de spécialiste ès complexité, qui se servent de ce thème pour imposer leur pouvoir, et faire taire l’inculte que chacun de nous est nécessairement face à quelqu’un qui consacre sa vie à approfondir un petit domaine bien défini et limité du savoir.
Faire de la complexité une spécialisation, c’est confondre « complexe » et « compliqué ».”
François Balta, extrait de “Penser simplement la complexité” publié en 2017 dans “Métaphore” – septembre 2017 – n° 86
Retrouvez l’intégralité de l’article de François Balta en ligne
En seulement trois pages, dans ce texte dense et riche sur la complexité, l’auteur en bon systémicien relie différentes disciplines, différentes approches en assumant la contradiction comme principe vital :
– tension entre subjectivité individuelle, états émotionnels et contraintes du monde physique;
– dans une approche narrative, tension entre puissance et limitation du langage ;
– tentation des “sciences” humaines de perdre la spécificité de l’humain : sa subjectivité;
– tentation d’un déterminisme sociologique statistique au détriment du vécu individuel et subjectif;
– tension entre développement personnel, forme de pouvoir moderne, et nécessité d’un dialogue collectif assumant l’altérité, les différences, les désaccords, les conflits;
– tension entre responsabilité individuelle et nécessité d’une pensée collective;
– tension entre le savoir et l’incertitude, le modèle statistique et l’imprévisible individuel;
– respect de la quête du savoir et de l’inéluctabilité de l’ignorance;
– tension entre la morale comme réponse sociale et l’éthique comme questionnement toujours ouvert…
Je vous invite à prendre le temps de lire l’intégralité de cet article qui pose la relation de François Balta à la complexité :
“La complexité qui m’intéresse, c’est celle de chacun d’entre nous, obligés que nous sommes de vivre dans un monde complexe que nous ne pouvons que simplifier sans cesse à la mesure de nos besoins et de nos possibilités, que nous réduisons à notre échelle. Mais comment simplifier sans mutiler, telle est la question “
Je termine cette invitation par une phrase manifeste qui résonne fortement avec une nécessité personnelle ressentie dans mon parcours professionnel :
C’est ré-introduire la question du pour quoi ? dans l’immensité de nos comment ?
François Balta