⚽️ Hugo Lloris et la tentation de l’action ⚽️

Avez-vous regardé le match France-Angleterre ?
L’arbitre du match a sifflé 2 penaltys contre une équipe de France coupable de nombreuses fautes (3 cartons jaunes).
Ce match sous tension a été marqué par un double face-à-face entre le gardien de but français, Hugo Lloris, et le tireur anglais, Harry Kane.

Si Peter Handke nous a familiarisé avec « L’Angoisse du gardien de but au moment du penalty », l’inverse est sans doute vrai, car le buteur anglais a complètement raté son 2ème tir. Ce qui est très minoritaire dans cet exercice.
Depuis 2009, 75,49% des penaltys ont abouti à des buts, 17,57% ont été sauvés par les gardiens, seulement 4,07% sont allés en dehors du but et 2,87% ont touché les montants.

🔴 Ce qui m’intéresse ici, c’est l’attitude du gardien de but au moment de cette épreuve où il n’a donc que moins de 18% de chance d’arrêter le tir


Quel est le meilleur comportement pour le gardien au moment du penalty ❓

👉 Considérons ce que nous disent Francesca Gino and Bradley Staats dans un article paru en 2015 dans HBR (référence fin d’article) :

« Selon une étude de Michael Bar-Eli et ses collègues, les gardiens de but professionnels qui restent au centre du but plutôt que de bondir à droite ou à gauche sont les plus performants :
ils ont 33,3 % de chances d’arrêter le ballon.
Néanmoins, les gardiens restent au centre seulement 6,3 % du temps. 
Pourquoi? 
Il semble que le gardien se sent mieux d’avoir raté le ballon en plongeant, même s’il s’avère qu’il a été dans la mauvaise direction, que d’être resté immobile et d’avoir regardé le ballon passer.

La même aversion pour l’inaction est vraie dans le monde des affaires. 

Comment réagissez-vous habituellement lorsque vous êtes confronté à un problème dans votre organisation ? 
Si vous êtes comme la plupart des managers (et des gardiens de but), vous choisissez d’agir. 
Vous travaillez plus dur, faites des heures encore plus longues et vous vous imposez un stress supplémentaire. 
Vous vous sentez plus à l’aise en faisant quelque chose, même si c’est contre-productif et que ne rien faire serait une meilleure ligne de conduite.

Ce biais vers l’action est préjudiciable à l’amélioration pour deux raisons :
1️⃣ l’épuisement
2️⃣ le manque de réflexion, pas de temps pour réfléchir sur ce ce qui a été bien fait et sur ce qui n’a pas fonctionné. »

✳️ Les auteurs de l’article proposent 3 antidotes pour lutter contre ce biais et améliorer en conséquence la capacité à apprendre :
• Planifiez des pauses dans vos agendas
• Prenez du temps pour simplement réfléchir à votre contexte
• Encouragez la réflexion après l’action

Je ne sais pas si regarder les matchs de foot constitue une option supplémentaire 🙂


Why Organizations Don’t Learn (2015)
https://hbr.org/2015/11/why-organizations-dont-learn
(traduction par moi-même)

Laisser un commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.